samedi 1 août 2015

Nav, jour 2... 35,55 N 27,51E

Nous voici à Rhodes,  après une navigation calme. Paul stressé au moment du mouillage, dans une baie énorme,  avec force 2 et 6m de fond!  Mais c'était cool. 
Jean-Noël et moi sommes partis à terre avec palmes et masque,  premiers pas en Grèce... Le pays me plaît,  les grecs ont l'air sympas,  la bière Magnus (locale Rhodes) est bonne. Nous venons de gonfler l'annexe,  j'ai testé le moteur,  Ready pour un repas sur l'île. La vie est dure...

Nav, jour 1... 36,51N / 29,62E

3h34 le 1/08. Je prends mon premier quart de nuit.  Très peu de vent,  entre près serré et plein pif . Nous sommes au 270, appuyés par le moteur, à 4,4 noeuds. La lune est pleine, pas un nuage,  mais malgré la bonne visibilité,  pas une lumière : nous sommes au large des côtes turques en direction de Rhodes,  la première des îles grecques de la mer Egée. Mouillage prévu à Ak Istos. 
La journée d'hier fut assez riche.  Il a fallu quitter le petit chat du ponton,  tout maigre et sale le pauvre.  Je lui ai donné un dernier bout de fromage en pensant à Sally...  Après avoir fait le plein,  direction le large,  on hisse les voiles.  Les bouts étaient un peu emmêlés au départ,  il a fallu affaler la grand voile puis l'envoyer à nouveau,  même chose pour le foc autovireur. Quelques heures plus tard on envoie le génois et re-sac de noeuds ! Paul était assez stressé,  mais pas l'équipage,  tout s'est remis rapidement en ordre.
2h après le départ,  3 dauphins sont venus nous souhaiter bonne route! J'ai apprécié le geste,  même si cela n'a duré que quelques secondes. J'espère qu'on en verra beaucoup.
Rapidement nous avons eu des problèmes avec l'électricité du bord,  que Paul a réglés : sertissage de 2 cosses défectueux. Puis au moment du repas de midi (une salade composée),  une bonne explosion près de moi! Le tuyau de gaz! J'ai coupé la vanne en urgence,  ça fuyait de partout...  J'ai du débrancher la bouteille,  le détendeur est mort.  Nous attendrons un nouveau détendeur pour les plats chauds...
Bref,  le lot normal de petits problèmes pour un bateau qui n'a pas bougé depuis 1 an. J'ai compensé tout ça par un bon bain derrière le bateau,  au grand dam de Paul,  plus habitué aux tempêtes bretonnes qu'aux voluptés des mers du Sud...
Maintenant tout est calme, je profite de la sérénité du moment...

Finike, jour 5

Cette fois,  c'est le Branle bas de combat à 7h30. Tout le monde sur le pont,  nous partageons un café.  Chacun "profite"  une dernière fois du confort du bloc sanitaire.  Je passe devant le couple de personnes âgées qui habite sur son petit bateau à moteur (5m ?),  deux charmantes personnes,  et leur dis un dernier "Au revoir"  qu'ils ne comprennent pas.  J'ai été touché par ce couple de turcs, qui a amarré sa petite caravane flottante depuis une semaine dans le port.  Chaque jour,  la femme nettoie consciencieusement les quelques mètres de ponton devant la poupe de son navire,  au balai et au jet.  L'homme,  lui,  est capable de rester assis à sa petite table de camping posée à terre pendant des heures.  J'ai surpris la dame en train de nettoyer et d'arroser les plantes en pots devant le bureau de la marina,  pour s'occuper.  Le soir,  ils s'enferment dans le minuscule cockpit de leur bateau,  aménagé en couchette double et fermé par une moustiquaire.  Il doit faire une chaleur écrasante à l'intérieur,  mais cela ne semble pas les déranger...
Je pose un dernier regard sur Finike, la succession de bâtiments modernes et disparates étagés sur la colline qui longe la marina.  Une multitude d'appartements "avec vue sur mer",  la plupart fermés.  Le seul point commun de toutes ces bâtisses : les chauffe-eau solaires juchés sur les toits.  Je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce village,  que je quitte probablement pour ne plus jamais y revenir... 
Pas de vent, ciel immaculé,..  Une première journée au moteur ?  Nous verrons.  En route.

Finike, jour 4

Nos deux équipiers manquants sont arrivés : Jean-Noël et Olivier.  Tout est prêt maintenant,  nous avons un taud de navigation (une bâche à gréer n'importe comment où on pourra...),  lequel sert aussi de manche à air pour le hublot avant.  Avitaillement complet,  dont 345 rouleaux de PQ environ (nous avions prévu large,  puis avons découvert qu'il en restait suffisamment dans un équipet pour satisfaire un régiment frappé de gastroentérite).  Légumes en abondance,  ce qui pourrait nous aider à liquider  le stock de PQ.  Très peu de viande. 200 + 200 litres d'eau dans les ballasts bâbord et tribord arrière,  400l dans le ballast avant tribord (qui jouera son rôle de ballast dans le long bord de près qui nous attend sans doute,  mais qu'on pourra boire en cas d'urgence),  et dix packs de 6 bouteilles,  répartis un peu partout dans les fonds du bateau. 
A bord,  j'ai découvert une bouteille de plongée et un détendeur.  Espoir.  Date de révision 1995. Désespoir.  J'ai aussi acheté des rapala,  mais apparemment,  les poissons sont rares en Méditerranée...
Demain,  clearance de sortie vers 8h30, plein de gasoil et départ vers Rhodes,  Enfin !!!!!!!