jeudi 13 août 2015

Isthme de Corinthe, 38,19N 21,44E

5h du matin,  le 13/08. Derrière moi le grand pont illuminé qui traverse l'isthme de Corinthe. J'ai pris mon quart alors que nous venions juste de le passer. Devant moi,  une pluie d'étoiles filantes. Nous sommes à 12 milles de Missalonghi, le premier port susceptible d'accueillir le bateau - si les critères techniques et financiers sont remplis...
La journée d'hier a été bien remplie.  Dès 8h nous avons accosté au quai des autorités du Canal de Corinthe,  pour payer le passage,  soit 200€. Après 1/2h d'attente, appel sur le canal 11,  nous avons constitué un petit convoi avec 2 autres voiliers et nous nous sommes engagés entre les deux hautes falaises qui constituent les parois du canal. Spectaculaire. Au sortir du canal (25m de large,  8m de profondeur,  6,5km de long),  un très émouvant petit autel romain sculpté dans une des parois, souvenir des premiers hommes qui ont eu l'ambition démesurée de creuser à la main ce gigantesque ouvrage, et qui demandaient l'aide et la protection des dieux. Neron avait lui-même utilisé 6000 esclaves juifs,  mais a été détourné de son projet par une guerre en Gaulle...   C'est au 19ème siècle que le canal a pris ses dimensions actuelles.
Au sortir du canal,  une pleine journée de navigation,  avec vent contraire bien entendu,  alternance moteur et voile. Hier soir nous avons tous décidé de continuer à naviguer la nuit. J'ai pris un premier quart de 21 à 23h, superbe : plan d'eau calme,  petite brise,  deux cordons de lumière à gauche et à droite qui delimitaient le Peloponese et la Macédoine... Pas un navire dans le Golfe,  et une nuée d'algues phosphorescentes dans notre sillage, comme si la fée Clochette nous accompagnait.
Nuit tranquille et voilà le petit matin. Le soleil jette quelques grains de lumière sur le dessus des nuages,  à l'est.  C'est la naissance du jour,  peut-etre le dernier jour de navigation si Missalonghi veut bien nous accueillir. Je profite de ce moment.

Canal de Corinthe, 37,55N 23,00E

Après une pleine journée au moteur hier,  nous voici enfin à l'entrée du Canal de Corinthe.  Mouillage tranquille cette nuit,  entre une raffinerie et une autoroute...  Ça nous change des paysages magnifiques d'hier matin,  où nous avons serpents entre les îles au large de Poros.  C'était superbe. 
Aujourd'hui,  vue sur 4-5 pétroliers.  Deux bateaux au mouillage à côté de nous,  qui attendent sans doute comme nous un départ vers l'ouest,  quelques yachts,  peu nombreux.  Je pensais l'endroit plus fréquenté...
Hier soir,  nouvelle avarie,  sans conséquences importantes mais très désagréable : la pompe sur presseur d'eau douce a lâché.  Probablement le pressentait.  Autrement dit,  plus d'eau au robinet,  plus de douche,  il faut nettoyer les toilettes à l'eau de mer...  Ça ne s'arrange pas !  Il est temps de rentrer à la maison,  avant que tout ne lâche.
Il semblerait que Paul ait trouvé un Iieu où se mettre,  un port avec un slip et un grattage possible,  et un petit aéroport local.  C'est à deux jours de moteur environ,  on va essayer de tenir jusque là !!! En attendant,  une journée intéressante aujourd'hui,  car le passage du canal est semble-t-il assez joli.  Nous verrons bien...

lundi 10 août 2015

Poros, 37,30N 23,27E

7-8h, île de Poros,  le 11/08.  L'île de Poros n'est séparée du Peloponese que d'une cinquantaine de mètres,  et curieusement (mais c'est aussi bien),  aucun pont ne la relie au continent. Le village principal de l'île est équipé sur toute sa façade littorale de quais,  de pontons,  où de très nombreux bateaux accostent,  pour une nuit ou plus.  Technique grecque : une ancre au loin,  et on cule sur le quai où l'on frappe deux aussières. Un quai,  au centre,  est réservé aux petits bateaux taxis,  qui font la navette avec le village d'enfance pour quelques euros.  Un ferry passe aussi toutes les deux heures pour apporter son lot de véhicules,  voitures,  motos,  camions,  et renvoyer au continent ceux qui ont terminé leurs affaires...  Le grouillement habituel d'un port fréquenté.
Le village est assez joli,  et autour la végétation est beaucoup plus abondante que sur les îles des Cyclades,  que nous avons quittées hier.  Nous avons passé une bonne soirée à l'escale,  trouvé un restaurant où,  pour une quinzaine d'euros,  nous n'avons pas pu finir les plats.  Quelques soucis avec la vente des NivOmatic et le compte PayPal,  Sally est à la manoeuvre mais il faut changer des lignes de code sur le site internet,  ça va être difficile. 
Aujourd'hui nous devons partir vers une nouvelle île,  plus proche de l'entrée du canal de Corinthe.  La question demeure -  car les filles n'y ont pas encore répondu- de savoir si nous laissons le bateau près d'Athènes et du Pire,  ou si nous allons en direction de Corfou.  Dans un cas,  c'est intéressant parce que c'est plus court,  et maintenant,  à quoi bon continuer plus longtemps sachant que l'objectif n'est plus atteignable.  Dans l'autre,  nous verrions le canal de Corinthe,  qui est semble-t-il spectaculaire -  mais cela nous retardé d'autant.  Paul essaie de trouver quelque chose pas trop loin,  à suivre... 
En attendant,  la météo est la même,  pétole,  et la journée qui s'ouvre s'annonce motorisée.

dimanche 9 août 2015

Kythnos, 36,23N 24,23E

Kythnos.  Le 10/08, en route pour Poros ou Hydra...
Nous venons de passer une journée sur Kythnos.  Avant-hier soir,  nous en avions tous un peu marre des emmerdements,  on avait besoin de se reposer.  Nous avons trouvé une place au Port,  mouillage devant et quai à cul,  comme souvent sur ces îles.  L'ancre a dérapé,  bien sûr,  puisqu'on n'a pas assez de chaîne,  et il a donc fallu s'y reprendre à 3 fois.  Mais au bout du compte,  hier fut une bonne journée de tourisme.  Olivier,  Jean-Noël et moi avons loué une voiture pour 30€, on s'est baladés sur l'île.  Rien de fascinant.  Plein d' églises orthodoxes,  des petites églises de campagne,   présentes sur toutes les éminences.  A l'intérieur,  quelques chaises,  un balai et une serpillière qui traînent,  une lampe à huile allumée sur l'autel,  en général quelques sièges hauts pour les popes,  un lutrin et surtout des icônes, des images de saints un peu naïves,  parfois peintes sur toile,  parfois en métal repoussé,  parfois aussi des huiles sur bois très anciennes et très belles. 
A part ces petites églises,  pas grand chose de remarquable : l'habitat rural traditionnel est constitué de maisonnettes en pierre au milieu de nulle part.  Quelques habitants semblent vivre d'une récolte d'olives,  de figues,  d'un jardin potager (trop sec en cette saison),  et d'un petit troupeau de chèvres ou de moutons.  Je ne sais pas comment ils font. 
Dans les villages,  la plupart des activités sont liées au tourisme,  même dans les villages reculés.  Sur la côte,  la moindre crique est occupée par des habitations de location et des petits restaurants de bord de mer. Souvent quelques bateaux à moteur au mouillage.
Pas d'activité industrielle visible,  sauf une ou deux carrières,  liées donc à la construction.  Un réseau routier assez médiocre.
C'est probablement toute une mutation qui s'est effectuée depuis quelques dizaines d'années,  à peine,  car la quasi-totalité du territoire de l'île et divisée par des kilomètres de murs de pierre sèche,  restes sans doute d' intenses cultures en escaliers,  ou d'élevages caprins. Hier midi, alors que nous étions les seuls clients d'un restau de village, je suis tombé sur une photo de 1955 montrant ce qu'était la marina que nous venions de quitter, un demi-siecle plus tôt.  Stupéfiant...
Hier soir,  comme la veille,  repas dans un des nombreux restaurants de plage,  avec un serveur très sympathique,  francophile,  grand connaisseur du cinéma de la nouvelle vague française...  Et qui ressemblait à Roberto Fognini.  Amusant.
Ce matin,  départ pour Hydra ou Poros,  suivant le vent.  On annonce "pétole"  pour le reste de la semaine...  Au moins,  le capot avant ne prendra pas l'eau...  Avec le moteur qu'on a,  on risque d'avoir pas mal de temps à passer à bord...
Les filles,  qui vont hériter du bateau,  ont bien compris,  hier,  que nous faisions notre possible mais qu'il n'était pas raisonnable de continuer.  Elles essaient de trouver un port à sec pas trop cher,  d'un côté ou de l'autre du canal de Corinthe.  J'aimerais que ce soit vers Corfou,  mais si c'était avant le canal,  ma foi,  pas grave...
Les voiles fasseyent,  puis se gonflent tranquillement, on s'appuie du moteur puis on le coupé,  la coque roule doucement sur une mer presque plate,  tout est calme...

vendredi 7 août 2015

Sifnos, 36,59N 24,40E

3h du matin,  c'est un peu le bazar !
A l'origine,  soirée cool sur Sifnos,  charmante petite île qui semble,  de loin,  endormie,  mais qui fourmille d'activité. Un seul quai, qui a accueilli hier soir presque une dizaine de navettes, débarquant chacune des dizaines de passagers,  scooters,  quads, plusieurs autos, quelques camions. Une activité débordante à laquelle on ne s'attendait pas. Le village est plutôt joli quoique les bâtisses soient récentes,  de nombreux restaurants et bars,  quelques échoppes.

Un apéro sympa et un dîner décontracté,  enfin,  car Paul a pris la décision qui s'imposait. : nous n'irons pas jusqu'à Marseille. Trop de petits ennuis qui pourraient finalement conduire à la catastrophe. Je lui ai fait constater dans la journée que le rail du foc autovireur s'était encore arraché un peu plus,  alors que nous n'avions navigué que dans des vents F4. La tôle alu du pont s'est déchirée sur 3-4 cm. Qu'est-ce que ça donnerait par F8 au milieu de nulle part ? Paul a pris la décision que l'équipage sentait inéluctable depuis 2-3 jours :sans doute son envie d'arriver au bout de l'aventure lui a-t-elle un peu masqué l'ampleur des problèmes du bateau...
Apéro,  donc,  dîner,  retour au bateau...  Et réveil rapide à 2h : Olivier avait constaté que le bateau derapait sur son ancre... Nous étions dans la bouée d'un gros Zodiac,  l'annexe emmêlée dans les aussieres,  sous de violentes rafales de vent ! Il nous aura fallu une bonne heure pour trouver une accroche satisfaisante, en nous y reprenant à 3 fois! Pendant ce temps là,  Paul et Myriam ne se sont rendus compte de rien,  ni des brusques accélérations du moteur,  ni de nos cris de l'avant à l'arrière,  ni des bruits de chaîne...  Sans doute le résultat d'un cocktail de relâchement, d'alcool et de médocs pour dormir...
Maintenant c'est calme,  nous avons tous les 3 décidé de prendre des quarts pour le reste de la nuit,  et voilà pourquoi j'écris,  seul dans le cockpit, à 3h du mat',  ce petit post. Le vent rafaleux et tournant s'est un peu calmé,  pas suffisamment toutefois pour baisser la garde,  mais je suis confiant pour le reste de la nuit.
Notre nouveau programme de navigation,  plus réaliste dorénavant,  va consister à conduire le bateau à Corfou et à le mettre à sec.  Petites navs de jour,  d'îles en îles,  jamais trop loin d'un abri,  et pas de navs de nuit. Je préfère ça, même si,  pour le plaisir,  ça aurait été sympa de voguer vers Messine,  la Sardaigne,  la Corse... Tant pis,  une autre fois peut-être... Et profitons du reste de la croisière.

jeudi 6 août 2015

Folegandros, 36,37N 24,57E

Journée de nav du matin au soir hier,  de nos moments de voile,  surtout en fin de journée.  Un poisson suicidaire à attaqué le rapala,  je l'ai remonté jusqu'à un mètre de la coque,  mais il s'est ravisé et à disparu dans les profondeurs,  alors que Jean-Noël était déjà en train de couper le citron...  Pour le reste,  le pilote automatique à décidé à son tour de tomber en panne.  J'ai diagnostiqué deux problèmes,  un défaut au niveau du lien entre le vérin et la coque (2 boulons ont laché)  et un problème hydraulique...  Impossible à réparer sérieusement.  Le moteur,  pendant la journée,  à lui aussi décidé de mettre de la mauvaise volonté,  et il a fallu que j'appuie 5 fois sur le bouton du démarreur avant qu'il tourne... Pas trop rassurant pour Corinthe ou Messine.  Autre délicatesse,  le plancher de la cuisine s'est effondré : il tenait par des cales en bois vissées à la va-comme-je-te-pousse!  J'ai tenté de réparer en régissant un truc et en calant avec des machins...  Aujourd'hui étape vers d'autres îles,  prévu 50 milles mais si on n'y arrive pas on se retournera vers un îlot plus proche.  Pas de pilote,  on va barrer toute la journée.  Et là météo annonce un vent plus fort,  dans les 20 noeuds.  C'est parti ! ...  

Thira, Santorin

Journée franchement nulle à Santorin.  D'une part l'île est une usine à touristes, d'autre part elle est surpeuplée,  les grecs ne sont pas sympas,  stressés et intéressés...  Quant à notre programme de la journée,  bus jusqu'à Thira (prononcer "fira"),  vagues courses dans boîtes à touristes,  apéro dans un bar avec vue sur le cratère et le mouillage des paquebots (très beau il est vrai),  repas-pizza puis achat,  après 1km de marché,  d'une opération de cale,  gare routière,  re-bus,  vers Camari,  avec l'espoir d'acheter un détendeur de gaz.  Mauvais arrêt,  donc trois km à pied.  On trouve le détendeur,  on rejoint l'arrêt bus,  le premier car ne s'arrête pas (!),  le second si.  Arrivée gare routière,  re-bus pour la marina.  Courses.  On s'est éclatés.  A part ça un type nous a débranché du ponton la nuit,  pas d'électricité,  et l'eau n'est pas potable dans la marina (!!!).  Santorin,  on me l'a copiera...

mercredi 5 août 2015

Santorin. 36,2N 25,26E

Petit matin,  vers 7h. Réveillé par le bruit de moteur d'un yacht qui a la bonne idée d'entrer au Port à grand renfort de coups de gaz à gauche et à droite...  Les inconvénients d'une marina.  Hier,  nous avons traversé d'Anafi à Santorin,  puis nous nous sommes baladés à l'intérieur de l'archipel,  puisque Santorin est un ancien volcan aujourd'hui submergé en partie.  On navigue à l'intérieur du cratère,  c'est magnifique.  Les côtes sont abruptes,  mais ourlées de quelques plages de sable.  Les villages sont perchés au sommet des falaises,  maisons blanches et volets bleus.  Il y a plusieurs îles,  plus ou moins peuplées.  Comme l'endroit est beau et profond (les falaises plongent abruptement dans la mer,  les fonds sont rapidement importants),  de gros paquebots,  à l'ancre au centre du cratère,  inondent l'île de touristes,  dans une noria incessante de bateaux de transport.  Si l'on ajoute à cela les multiples décollages et atterrissages d'avions petits et moyens porteurs on obtient une énorme machine à cash touristique,  où rien,  absolument rien n' est prévu pour les petits bateaux de croisière.  Visiblement les autorités préfèrent un bateau de 4000 passagers plutôt que 1000 bateaux de 4 passagers!!!
En milieu d'après midi,  voyant que nous n'allions pas trouver de quoi nous amarrer ou de quoi mouiller à l'intérieur de Santorin,  nous nous sommes repliés sur un port de plaisance à l'extérieur,  côté Sud de l'île.  Malheureusement,  notre tirant d'eau ne nous permettait pas,  contrairement à ce qu'affirment le capitaine du port,  de franchir le chenal : nous avons touché trois fois (fonds de sable),  avant qu'un yacht grec accepté de nous prendre à couple.  Sympa. 
Petit restaurant tranquille sur la "marina"  (un petit port de pêche,  plein de barcasses rouges,  vertes et bleues,  tous les filets des pécheurs sont jaunes : joli !),  et une nuit tranquille à bord.
Aujourd'hui nous allons essayer de nous procurer une pompe de cale- pas gagné-,  un détendeur de gaz -  pas gagné-,  de l'avitaillement -  loin-,  pour nous préparer à reprendre la mer dans des conditions acceptables.  Pas question de refaire le presse-étoupe,  donc nous partons dans l'idée de compenser la fuite par un pompage électrique efficace.  C'est acceptable entre deux îles des Cyclades,  plus discutable en haute mer entre Corfou et Messine. De plus,  le moteur,  affublé d'une hélice au rendement douteux,  ne nous permet d'étaler que quelques noeuds de vent : il est insuffisant pour une navigation sérieuse à Messine,  où vents et courants sont contraires. 
Nous avons donc commencé,  Olivier,  Jean-Noël et moi,  à parler à Paul d'un réaménagement du programme : pas question pour nous de nous lancer dans une traversée de plusieurs jours en nous reposant simplement sur une pompinette électrique,  à supposer que l'état du presse-étoupe n'empire pas.  Les pompes à bras du bateau fuient,  il n'y a pas beaucoup de solution de repli de ce côté là !  Donc nous envisageons de nous arrêter à Athènes ou à Corfou,  et de rentrer en avion.  Nous sommes tous les trois d'accord pour l'instant.  Nous n'avons pas envie non plus de laisser Paul ou la famille de Denis,  l'ancien propriétaire d'idée fixe,  dans la panade,  Paul souhaite donc que nous essayions de trouver un port qui ne coûte pas plus cher que;  Finike (env.  2500€ par an).  On verra. Toujours est-il que la valeur du bateau est limitée : une coque alu,  mais équipée pour la régate plus que pour la croisière,  des aménagements de bord vieillis,  une carène jolie mais une vitesse à la voile pas épatante (jeu de voiles uvieilli,  aménagements de pont discutables),  des problèmes techniques,  un sablage et une nouvelle peinture indispensables...  Il ne faut pas espérer vendre ce bateau très cher,  et plus qu'une source de capital pour les héritiers,  c'est plutôt une source d'ennuis.  Pas trop de scrupules,  donc,  à ne pas ramener le bateau à Marseille,  d'autant que l'attachement affectif des enfants de Denis semble assez limité,  aucun d'eux n'étant passionné par la voile.  Le seul objectif était d'avoir Idée Fixe à Marseille pour le vendre plus commodément, ...  S'il est à Corfou ou ailleurs et qu'une agence s'en occupe,  cela ne changera pas grand chose...  Divisé par 4 enfants ! 
Nous en sommes là des réflexions,  petit déjeuner sympa dans une bonne ambiance de bord,  avant les transports grecs et les courses à Thira.

Anafi, 36,20N 25,46E

Le 4/08. Nous avons passé la nuit à Anafi,  une très jolie petite île sur la route de Santorin. Dégoûtés par les ennuis du bateau hier,  et fatigués par un vent contre constamment,  nous avons pris la décision de faire cette escale imprevue.  Mouillage très sympa au pied de la chora,  petit village qui domine l'île. Deux ancres en ligne pour contrer des rafales de terre assez solides parfois.  On a encore eu recours à mes talents d'apneiste! J'y ai gagné une bière Alpha...  Petit Resto très simple et sympa,  pour 11€. Et une bonne nuit réparatrice !  Ce matin lever à 7h et départ à 8 vers Santorin, que l'on voit au loin.  Le vent est tranquille,  un peu pointu mais on cape droit sur l'île. On devrait y être pour ce soir,  sauf nouveau problème...

lundi 3 août 2015

Vers Santorin, 36,9 N 26,18 E

Après 24h de nav,  nous voilà à mi-distance de Santorin.  La journée d'hier a été pleine de problèmes.  Le presse-étoupe fuit,  relativement beaucoup. En soi ce n'est pas très grave. Sauf que la pompe de cale électrique ne marche pas...  Donc 1/on hésite à faire du moteur,  et pourtant il en faut pour charger les batteries et 2/ on doit utiliser la pompe à bras, ce qui est pénible.  On ajoute à ça un vent pleine face et un courant à 90 degrés de la route,  et ça donne une journée pourrie.
La nuit,  elle,  a été calme.  Quart de 1 à 3 heures,  sans soucis.  Ce matin petit déjeuner au large de Sofrana,  un vraquier nous dépasse,  un autre nous croise : nous sommes sur leur route,  il va falloir être vigilants...

samedi 1 août 2015

Nav, jour 2... 35,55 N 27,51E

Nous voici à Rhodes,  après une navigation calme. Paul stressé au moment du mouillage, dans une baie énorme,  avec force 2 et 6m de fond!  Mais c'était cool. 
Jean-Noël et moi sommes partis à terre avec palmes et masque,  premiers pas en Grèce... Le pays me plaît,  les grecs ont l'air sympas,  la bière Magnus (locale Rhodes) est bonne. Nous venons de gonfler l'annexe,  j'ai testé le moteur,  Ready pour un repas sur l'île. La vie est dure...

Nav, jour 1... 36,51N / 29,62E

3h34 le 1/08. Je prends mon premier quart de nuit.  Très peu de vent,  entre près serré et plein pif . Nous sommes au 270, appuyés par le moteur, à 4,4 noeuds. La lune est pleine, pas un nuage,  mais malgré la bonne visibilité,  pas une lumière : nous sommes au large des côtes turques en direction de Rhodes,  la première des îles grecques de la mer Egée. Mouillage prévu à Ak Istos. 
La journée d'hier fut assez riche.  Il a fallu quitter le petit chat du ponton,  tout maigre et sale le pauvre.  Je lui ai donné un dernier bout de fromage en pensant à Sally...  Après avoir fait le plein,  direction le large,  on hisse les voiles.  Les bouts étaient un peu emmêlés au départ,  il a fallu affaler la grand voile puis l'envoyer à nouveau,  même chose pour le foc autovireur. Quelques heures plus tard on envoie le génois et re-sac de noeuds ! Paul était assez stressé,  mais pas l'équipage,  tout s'est remis rapidement en ordre.
2h après le départ,  3 dauphins sont venus nous souhaiter bonne route! J'ai apprécié le geste,  même si cela n'a duré que quelques secondes. J'espère qu'on en verra beaucoup.
Rapidement nous avons eu des problèmes avec l'électricité du bord,  que Paul a réglés : sertissage de 2 cosses défectueux. Puis au moment du repas de midi (une salade composée),  une bonne explosion près de moi! Le tuyau de gaz! J'ai coupé la vanne en urgence,  ça fuyait de partout...  J'ai du débrancher la bouteille,  le détendeur est mort.  Nous attendrons un nouveau détendeur pour les plats chauds...
Bref,  le lot normal de petits problèmes pour un bateau qui n'a pas bougé depuis 1 an. J'ai compensé tout ça par un bon bain derrière le bateau,  au grand dam de Paul,  plus habitué aux tempêtes bretonnes qu'aux voluptés des mers du Sud...
Maintenant tout est calme, je profite de la sérénité du moment...

Finike, jour 5

Cette fois,  c'est le Branle bas de combat à 7h30. Tout le monde sur le pont,  nous partageons un café.  Chacun "profite"  une dernière fois du confort du bloc sanitaire.  Je passe devant le couple de personnes âgées qui habite sur son petit bateau à moteur (5m ?),  deux charmantes personnes,  et leur dis un dernier "Au revoir"  qu'ils ne comprennent pas.  J'ai été touché par ce couple de turcs, qui a amarré sa petite caravane flottante depuis une semaine dans le port.  Chaque jour,  la femme nettoie consciencieusement les quelques mètres de ponton devant la poupe de son navire,  au balai et au jet.  L'homme,  lui,  est capable de rester assis à sa petite table de camping posée à terre pendant des heures.  J'ai surpris la dame en train de nettoyer et d'arroser les plantes en pots devant le bureau de la marina,  pour s'occuper.  Le soir,  ils s'enferment dans le minuscule cockpit de leur bateau,  aménagé en couchette double et fermé par une moustiquaire.  Il doit faire une chaleur écrasante à l'intérieur,  mais cela ne semble pas les déranger...
Je pose un dernier regard sur Finike, la succession de bâtiments modernes et disparates étagés sur la colline qui longe la marina.  Une multitude d'appartements "avec vue sur mer",  la plupart fermés.  Le seul point commun de toutes ces bâtisses : les chauffe-eau solaires juchés sur les toits.  Je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce village,  que je quitte probablement pour ne plus jamais y revenir... 
Pas de vent, ciel immaculé,..  Une première journée au moteur ?  Nous verrons.  En route.

Finike, jour 4

Nos deux équipiers manquants sont arrivés : Jean-Noël et Olivier.  Tout est prêt maintenant,  nous avons un taud de navigation (une bâche à gréer n'importe comment où on pourra...),  lequel sert aussi de manche à air pour le hublot avant.  Avitaillement complet,  dont 345 rouleaux de PQ environ (nous avions prévu large,  puis avons découvert qu'il en restait suffisamment dans un équipet pour satisfaire un régiment frappé de gastroentérite).  Légumes en abondance,  ce qui pourrait nous aider à liquider  le stock de PQ.  Très peu de viande. 200 + 200 litres d'eau dans les ballasts bâbord et tribord arrière,  400l dans le ballast avant tribord (qui jouera son rôle de ballast dans le long bord de près qui nous attend sans doute,  mais qu'on pourra boire en cas d'urgence),  et dix packs de 6 bouteilles,  répartis un peu partout dans les fonds du bateau. 
A bord,  j'ai découvert une bouteille de plongée et un détendeur.  Espoir.  Date de révision 1995. Désespoir.  J'ai aussi acheté des rapala,  mais apparemment,  les poissons sont rares en Méditerranée...
Demain,  clearance de sortie vers 8h30, plein de gasoil et départ vers Rhodes,  Enfin !!!!!!!

mardi 28 juillet 2015

Fınıke, jour 3

6 heures, le matın.
Je suıs attable a la terrasse du yacht club, devant l'alıgnement des bateaux de la marına. Je suıs le preşıer leve, tout est calme, le chıen de la marına vıent gentıment me reclamer quelques carresses, que je luı donne bıen volontıers. Droıt devant moı, le soleıl orange commence a se detacher de la lıgne de crete des montagnes, jetant une lumıere bleutee sur la foret de mats ımmobıles. C'est a peıne sı l'on entend quelques rares voıtures, dont le bruıt est couvert par les pepıements des oıseaux quı s'eveıllent.
La journee d'hıer a ete bıen remplıe : nous avons remplace la batterıe de servıce du bateau, ınstalle l'ancre sur le davıer, j'aı change quelques pıeces d'accastıllage douteuses. Nous avons, avec Myrıam, faıt quelques courses au Bulvar Market, sıtue a 800m de la marına, a droıte, et dans un petıt marche local pour les fruıts et legumes, apres nous etre regales chacun d' petıt plat leger au restaurant quı se trouve ımmedıatement apres la sortıe de la şarına, a droıte, pour la modıque somme de 5 euros chacun !
Au retour, ce restaurateur, chez quı nous nous sommes attables pour commander une bouteılle d'eau fraıche, nous en a faıt cadeau ! Nous sommes donc revenus manger la le soır : du commerce bıen comprıs !!!
Pour '= euros par personne cette foıs, quelques entrees rafraıchıssantes (salades composees, fromages fraıs ...), du paın moelleux tout juste sortı du four, puıs un plat de resıstance (une belle daurade) accompagne de vın blanc du cru. Servıce ımpeccable, rıen a dıre, c'est une bonne adresse.
Aujourd'huı nous allons contınuer a soıgner le bateau : mıse en place du genoıs, verıfıcatıon de l'huıle moteur, remplıssage des reservoırs d'eau, un peu de matelotage a gauche et a droıte et j'espere un bon coup de menage a bord car c'est le bazar ... J,aı prıs la cabıne AR babord, et c'est la seule a etre bıen rangee !!
Nous avons obtenu quelques ınformatıons de la part de notre voısın de ponton : probablement vent de face le long de la cote turaue (au mınımum), puıs apres on ne saıt pas, nous esperons un peu de travers. Le canal de Corınthe seraıt cher (280 euros pour un 49 pıeds) et assez desagreable car surpeuple. Apparemment, avec de bonnes condıtıons meteo, on peut aller de Messıne a Marseılle en quelques jours, tout depend de l'orıentatıon et de la force des vents, bıen sur ... Nous verrons : chaque voyage est partıculıer, et ce quı se passe bıen pour l'un peut tres bıen etre cauchemardesque pour l'autre. Heureusement, ca marche dans les deux sens !

Fınıke, jour 1

Malgre la fatıgue du voyage, et au vu de l'etat du bateau ( pas tres jolı jolı ...), une journee occupee a des dıagnostıcs et revısıons dıverses. En vrac : une batterıe foutue ( batterıe de servıce), bateau en etat apparent assez neglıge, maıs quı semble sur en second examen. Carenage partıel de la coque, pour voır : l'helıce etaıt couverte de crustaces et d'eponges maıs ca va, je m'attendaıs a pıre.
Il faıt tres chaud pour travaıller. Le şoteur demarre, le frıgo, l'eau, les feux, le pılote automatıque aussı. Demaın programme charge, pas mal de travaıl a bord.
Le chant du muezzın rythme la journee, j'aı toujours trouve ca a la foıs agreable et un peu effrayant : je n'aıme pas trop les relıgıeux, quelle que soıt la relıgıon ...
Assez bon resto ce soır, chez Dınız, bıen mange pour 20€ par personne.
La marına est propre, sanıtaıres ımpeccables, une erşanence agreable au bureau d'accueıl. Statıon servıce sur le quaı d'en face, on verra ca plus tard. Quelques bqrs alentour, un shıpchandler tout proche ou Farık, quı parle anglaıs, a l'aır d'etre effıcace.
En revanche dıffıcıle pour moı de me connecter au wıfı. Dommage, j'en suıs reduıt a redıger ces artıcles de blog sur un clavıer Qwerty turc, avec auelaues surprıses a la cle. Vous pardonnerez les fautes d'accent en partıculıer !!!
Je regarde par la fenetre. La, tout pres, une bouee verte a gauche, une rouge a droıte : dıre qu'ıl faudra attendre 3 ou 4 jours pour partır ... ca va etre long, ıl n'y a pas tant de choses a faıre ...

En Turquıe

Arrıves avec Paul et Myrıam a Antalya, apres une journee de Blablacar + RER + metro + TER + Orlyval + pıeds + avıon... On est dans le taxı pour Fınıke, bateau dans 2 heures, ıl ne manque plus que la navette spatıale et j'aurai teste tous les moyens de transport !
Il faıt encore nuıt et pourtant l'aır est etouffant. Paysages urbaıns sans ınteret, leger vague a l,ame, je vaıs dormır un peu.

jeudi 23 juillet 2015

C'est officiel !

C'est officiel : nous avons un équipage, nous partons.
Objectif : convoyer Ideefıxe, un 45 pıeds alu, de Fınıke, en Turquıe, a Marseille. Je revıendraı plus tard sur les raisons de ce convoyage.
 Le billet d'avion est dans le smartphone. Paul et Myriam iront de Bretagne à Paris-Charles de Gaulle après-demain, je les y rejoindrai. Décollage 23h, arrivée le 27/07 vers 5h du mat' à Antalya... Olivier et Jean-Noël nous rejoindront plus tard. Bagages, papiers et organisation du trajet Périgord/Paris au programme de demain.