vendredi 7 août 2015

Sifnos, 36,59N 24,40E

3h du matin,  c'est un peu le bazar !
A l'origine,  soirée cool sur Sifnos,  charmante petite île qui semble,  de loin,  endormie,  mais qui fourmille d'activité. Un seul quai, qui a accueilli hier soir presque une dizaine de navettes, débarquant chacune des dizaines de passagers,  scooters,  quads, plusieurs autos, quelques camions. Une activité débordante à laquelle on ne s'attendait pas. Le village est plutôt joli quoique les bâtisses soient récentes,  de nombreux restaurants et bars,  quelques échoppes.

Un apéro sympa et un dîner décontracté,  enfin,  car Paul a pris la décision qui s'imposait. : nous n'irons pas jusqu'à Marseille. Trop de petits ennuis qui pourraient finalement conduire à la catastrophe. Je lui ai fait constater dans la journée que le rail du foc autovireur s'était encore arraché un peu plus,  alors que nous n'avions navigué que dans des vents F4. La tôle alu du pont s'est déchirée sur 3-4 cm. Qu'est-ce que ça donnerait par F8 au milieu de nulle part ? Paul a pris la décision que l'équipage sentait inéluctable depuis 2-3 jours :sans doute son envie d'arriver au bout de l'aventure lui a-t-elle un peu masqué l'ampleur des problèmes du bateau...
Apéro,  donc,  dîner,  retour au bateau...  Et réveil rapide à 2h : Olivier avait constaté que le bateau derapait sur son ancre... Nous étions dans la bouée d'un gros Zodiac,  l'annexe emmêlée dans les aussieres,  sous de violentes rafales de vent ! Il nous aura fallu une bonne heure pour trouver une accroche satisfaisante, en nous y reprenant à 3 fois! Pendant ce temps là,  Paul et Myriam ne se sont rendus compte de rien,  ni des brusques accélérations du moteur,  ni de nos cris de l'avant à l'arrière,  ni des bruits de chaîne...  Sans doute le résultat d'un cocktail de relâchement, d'alcool et de médocs pour dormir...
Maintenant c'est calme,  nous avons tous les 3 décidé de prendre des quarts pour le reste de la nuit,  et voilà pourquoi j'écris,  seul dans le cockpit, à 3h du mat',  ce petit post. Le vent rafaleux et tournant s'est un peu calmé,  pas suffisamment toutefois pour baisser la garde,  mais je suis confiant pour le reste de la nuit.
Notre nouveau programme de navigation,  plus réaliste dorénavant,  va consister à conduire le bateau à Corfou et à le mettre à sec.  Petites navs de jour,  d'îles en îles,  jamais trop loin d'un abri,  et pas de navs de nuit. Je préfère ça, même si,  pour le plaisir,  ça aurait été sympa de voguer vers Messine,  la Sardaigne,  la Corse... Tant pis,  une autre fois peut-être... Et profitons du reste de la croisière.