mercredi 5 août 2015

Santorin. 36,2N 25,26E

Petit matin,  vers 7h. Réveillé par le bruit de moteur d'un yacht qui a la bonne idée d'entrer au Port à grand renfort de coups de gaz à gauche et à droite...  Les inconvénients d'une marina.  Hier,  nous avons traversé d'Anafi à Santorin,  puis nous nous sommes baladés à l'intérieur de l'archipel,  puisque Santorin est un ancien volcan aujourd'hui submergé en partie.  On navigue à l'intérieur du cratère,  c'est magnifique.  Les côtes sont abruptes,  mais ourlées de quelques plages de sable.  Les villages sont perchés au sommet des falaises,  maisons blanches et volets bleus.  Il y a plusieurs îles,  plus ou moins peuplées.  Comme l'endroit est beau et profond (les falaises plongent abruptement dans la mer,  les fonds sont rapidement importants),  de gros paquebots,  à l'ancre au centre du cratère,  inondent l'île de touristes,  dans une noria incessante de bateaux de transport.  Si l'on ajoute à cela les multiples décollages et atterrissages d'avions petits et moyens porteurs on obtient une énorme machine à cash touristique,  où rien,  absolument rien n' est prévu pour les petits bateaux de croisière.  Visiblement les autorités préfèrent un bateau de 4000 passagers plutôt que 1000 bateaux de 4 passagers!!!
En milieu d'après midi,  voyant que nous n'allions pas trouver de quoi nous amarrer ou de quoi mouiller à l'intérieur de Santorin,  nous nous sommes repliés sur un port de plaisance à l'extérieur,  côté Sud de l'île.  Malheureusement,  notre tirant d'eau ne nous permettait pas,  contrairement à ce qu'affirment le capitaine du port,  de franchir le chenal : nous avons touché trois fois (fonds de sable),  avant qu'un yacht grec accepté de nous prendre à couple.  Sympa. 
Petit restaurant tranquille sur la "marina"  (un petit port de pêche,  plein de barcasses rouges,  vertes et bleues,  tous les filets des pécheurs sont jaunes : joli !),  et une nuit tranquille à bord.
Aujourd'hui nous allons essayer de nous procurer une pompe de cale- pas gagné-,  un détendeur de gaz -  pas gagné-,  de l'avitaillement -  loin-,  pour nous préparer à reprendre la mer dans des conditions acceptables.  Pas question de refaire le presse-étoupe,  donc nous partons dans l'idée de compenser la fuite par un pompage électrique efficace.  C'est acceptable entre deux îles des Cyclades,  plus discutable en haute mer entre Corfou et Messine. De plus,  le moteur,  affublé d'une hélice au rendement douteux,  ne nous permet d'étaler que quelques noeuds de vent : il est insuffisant pour une navigation sérieuse à Messine,  où vents et courants sont contraires. 
Nous avons donc commencé,  Olivier,  Jean-Noël et moi,  à parler à Paul d'un réaménagement du programme : pas question pour nous de nous lancer dans une traversée de plusieurs jours en nous reposant simplement sur une pompinette électrique,  à supposer que l'état du presse-étoupe n'empire pas.  Les pompes à bras du bateau fuient,  il n'y a pas beaucoup de solution de repli de ce côté là !  Donc nous envisageons de nous arrêter à Athènes ou à Corfou,  et de rentrer en avion.  Nous sommes tous les trois d'accord pour l'instant.  Nous n'avons pas envie non plus de laisser Paul ou la famille de Denis,  l'ancien propriétaire d'idée fixe,  dans la panade,  Paul souhaite donc que nous essayions de trouver un port qui ne coûte pas plus cher que;  Finike (env.  2500€ par an).  On verra. Toujours est-il que la valeur du bateau est limitée : une coque alu,  mais équipée pour la régate plus que pour la croisière,  des aménagements de bord vieillis,  une carène jolie mais une vitesse à la voile pas épatante (jeu de voiles uvieilli,  aménagements de pont discutables),  des problèmes techniques,  un sablage et une nouvelle peinture indispensables...  Il ne faut pas espérer vendre ce bateau très cher,  et plus qu'une source de capital pour les héritiers,  c'est plutôt une source d'ennuis.  Pas trop de scrupules,  donc,  à ne pas ramener le bateau à Marseille,  d'autant que l'attachement affectif des enfants de Denis semble assez limité,  aucun d'eux n'étant passionné par la voile.  Le seul objectif était d'avoir Idée Fixe à Marseille pour le vendre plus commodément, ...  S'il est à Corfou ou ailleurs et qu'une agence s'en occupe,  cela ne changera pas grand chose...  Divisé par 4 enfants ! 
Nous en sommes là des réflexions,  petit déjeuner sympa dans une bonne ambiance de bord,  avant les transports grecs et les courses à Thira.

Anafi, 36,20N 25,46E

Le 4/08. Nous avons passé la nuit à Anafi,  une très jolie petite île sur la route de Santorin. Dégoûtés par les ennuis du bateau hier,  et fatigués par un vent contre constamment,  nous avons pris la décision de faire cette escale imprevue.  Mouillage très sympa au pied de la chora,  petit village qui domine l'île. Deux ancres en ligne pour contrer des rafales de terre assez solides parfois.  On a encore eu recours à mes talents d'apneiste! J'y ai gagné une bière Alpha...  Petit Resto très simple et sympa,  pour 11€. Et une bonne nuit réparatrice !  Ce matin lever à 7h et départ à 8 vers Santorin, que l'on voit au loin.  Le vent est tranquille,  un peu pointu mais on cape droit sur l'île. On devrait y être pour ce soir,  sauf nouveau problème...